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Ensemble, donner sens au confinement
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Vendredi saint - Méditation d'Eloi Leclerc

"Heureusement, ce n'est pas la mort qui est au centre de la vie chrétienne : c'est la vie ! Si l'on fait de la croix et du sang versé une sorte d'exaltation de la souffrance et de la mort, qui glorifierait Dieu et apaiserait sa colère, on se trompe de religion. Dieu n'est pas un être sanguinaire qui, du haut de sa toute puissance, aurait exigé que son fils meure pour "laver" les péchés des hommes dans son sang. Dieu ne veut pas la mort, mais la vie ! (...) La mort de Jésus est essentiellement don : "Ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne", dit-il dans l'Evangile de Jean (10,18).
Or, dans ce don, c'est le visage de Dieu qui se révèle : un Dieu tellement donné, tellement aimant qu'il renonce à sa toute-puissance. En acceptant de mourir, Jésus nous rejoint au plus profond de notre humanité. Toutes et tous, nous savons qu'un jour nous mourrons, que la mort est inscrite dans notre histoire humaine. En mourant, Jésus se fait proche de nous dans ce que nous avons de plus dur à porter. Sur la croix, Dieu s'est vraiment dépouillé pour être avec nous, au plus bas, dans la mort. Et sa résurrection nous ouvre à l'espérance, et nous offre une alternative à l'absurde. Paradoxalement, c'est en mourant que Jésus se fait proche de ce que nous sommes. Il accepte de marcher sur la route de notre inquiétude fondamentale. Et, ce faisant, il nous révèle à notre propre désir.
La mort du Christ nous renvoie à notre propre mort. Et prendre conscience de notre propre mort, savoir que le fil de nos jours aura un terme, c'est, au même instant, prendre conscience du désir profond de vivre qui nous habite. Ce temps que nous avons à vivre sur cette terre, qu'allons-nous en faire ? Quelles voies allons-nous emprunter pour trouver cette chose tellement précieuse et si fragile que nous appelons le bonheur ? (...) Nous pouvons nous mette à l'écoute de ce désir, tenter de savoir d'où vient cette inquiétude qui semble totalement liée à notre condition humaine. Je crois que la source de l'insatisfaction fondamentale que nous avons toutes et tous dans le coeur, c'est Dieu lui-même. Nous cherchons le bonheur sans savoir qu'il a un nom... J'aime cette phrase de saint Augustin : "Notre coeur est inquiet jusqu'à ce qui trouve en Toi son apaisement." (...)
Dieu parle à nos désirs, Dieu habite nos désirs. Plus nous nous mettons à l'écoute de notre désir le plus profond, plus, en fait, nous nous mettons à l'écoute du désir de Dieu. Jésus est le maître du désir... Pâques, c'est ce moment précis où le désir de l'homme et le désir de Dieu se rencontrent et ne font plus qu'un. A Noël, en s'incarnant, Dieu naît à l'homme.
A Pâques, en ressuscitant, c'est l'homme qui naît à Dieu."

Eloi LECLERC, franciscain (1921 - 2016) / Entretien avec Bertrand Révillion (Croire ou ne pas croire, tome 1)

Arcabas

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